LES GESTES RETROUVES
Daniel BONTEMPS
Des champs à l’atelier
A côté de petits artisans, l'industrie se développa au cours du XIXe siècle.
Ce fut ainsi que Jametz eut vers 1860 une fabrique de chaussures qui occupa
environ 150 ouvriers produisant 20000 paires de chaussures en une année. Ses
chaussures étaient alors diffusées dans des magasins.
Note personnelle : plus près de nous, le père
Grandjean qui occupait la maison Thierry puis Jmal était cordonnier et
allait livrer sa production toutes les semaines (où tous les mois) à
Damvillers (ou à Montmédy) avant la guerre de 1914 - 1918.
Jametz s'était spécialisé dans la production de bas de fil tricotés à la
main et, sous le second empire, une cinquantaine d'ouvrières s'adonnaient à
ce travail.
D'autrefois la brasserie s'était annexée à un château comme à Jametz ou les
comptes signalent des réparations en 1615.
Note personnelle : la maison de Valérie Bouvy
est une ancienne brasserie avec une cave à deux étages qui n'a pas été
comblée pour construire l'actuelle maison de Mme Rosquin, ce qui explique
les désordres architecturaux qui semblent vouloir s’y manifester.
Communiqué par Jules Dehut. (les Dehut sont arrivés dans le village en 1904)
Jusqu'au milieu des années 1800, le nombre de moulins fut important. En 1835
la statistique de la France comptait 635 établissements dans l'espace du
département de la Moselle de l'époque. Au milieu du second empire, ils s'en
rencontraient par exemple 13 de le canton de Montmédy : Brouennes, Chauvency
le château, Chauvency Saint Hubert, Ecouviez, Flassigny, Iré le sec, Jametz,
Juvigny sur loison, Louppy, Marville, Montmédy, Thonne la Long.
Le père brouillard était Cordier, et bien qu'étant à la retraite il a fait
pour mon père une corde dans les années 1960.
Avant la guerre de 1939 il y avait un Jametz deux maréchaux-ferrants :
1° : Léon Gosset qui ferrait admirablement les chevaux et habitait dans la
grand-rue à gauche en montant.
2° : François Vaudois, mon grand-père, dont le tampon porte le titre de
maréchal constructeur. Il ferrait les chevaux et travaillait le métal avec
une grande aisance. Il avait appris son métier chez les Semoirs Nodet à
Montereau. Sa boutique en parpaings et en planches, avec le grand soufflet
était juste en face de notre verger au coin d'un parc sur un emplacement
qu’il louait à M. Henrion.
Avant la guerre de 1939 il y avait aussi à Jametz un bourrelier : M. Morel
père d'Alice Morel devenue épouse Thévenin. Sa boutique était aussi mon
atelier. Les murs étaient garnis de colliers, licols et fouets de toutes
sortes parmi lesquels ceux faits en tige de micocoulier tressés avaient la
base du manche peinte d'un rouge éclatant.
Pour la petite histoire Jametz a accueilli une artiste de cirque : Mme
Fossier, une ancienne dompteuse de Lions. Elle avait un perroquet, et elle
montrait volontiers les pistolets qu'elle portait pour entrer dans la cage.
Elle habitait l'ancienne ferme Dehut devenue la maison Legris aujourd'hui.
C'est un certain Bodart qui lui a succédée ; il a racheté à la commune la
ruelle qui jouxtait sa maison sur la droite lorsqu'on la regarde. Cette
ruelle a été couverte par ses soins et réunie à la maison suivante de sorte
que la grange de la maison Legris est une ancienne ruelle du village. Puis
les Dehut ont acheté la maison en 1924.